Bonsoir toutes & tous.
Dimanche après-midi, promenant mon esseulement à travers un vide-grenier me vint en vision dans un lot de carte postale un document publicitaire des années 1950 ventant la voiture sans permis Mochet.
En quelques secondes je devint l'heureux acquéreur - pour quelques poussières d'écus, et d'une ou deux pistoles - de cette carte du temps ou la publicité se nommait réclame.
J'eusse peut être put négocier l'objet - certes - mais la vendeuse délicate étant brune - j'abandonnais tout de suite cette idée de manant. D'ailleurs, en l'occurrence, j'eusse plutôt préféré, ô combien, qu'elle m'invitât à contempler, chez elle, d'autres cartes postales : après tout, j'ai jadis aimé, en mon jeune âge, une postière, même si, étant donné son caractère, il fallait être un peu timbré pour ce sentiment envers elle.
Bref, il n'est pas l'heure au romanesque, mais à Mochet.
Mochet, ou le précurseur oublié des VSP. Car dès que l'on parle d'histoire des voitures sans permis, en règle générale on cite en premier la très fameuse Mini-Comtesse (Acoma), construite dès 1972 dans les Ateliers de Construction de Matériel, à Villeneuve la Comtesse, d'où son nom.
Si cela est vrai - pour l'histoire contemporaine de la VSP - on oublie un peu vite, non pas tous les précurseurs, mais le plus visionnaire d'entre eux : Mochet.
Non seulement de construire des vraies voitures sans permis - et d’en faire la réclame sous le nom de voiture sans permis - il en a été le leader incontesté en France de 1946 à 1957.
L'un des modèles les plus réussi était sa CM 125.
Le simple châssis était en tubes de métal posés en diagonale, les roues avant avaient une suspension indépendante et le freinage n'était que sur les roues arrière. La carrosserie était sans fioritures et l'avant rappelait les premières Tatra à moteur flat-twin. La Mochet était dotée d'un moteur Ydral monocyl., 125 cm3, 3 1/2 CV, 2 temps, monté à l'arrière. Mochet vendait plus de 40 voitures par semaine et en 1953, devenu plus ambitieux, présenta une version 4 vitesses, à freins hydrauliques, dotée d'un moteur C.E.M.E.C. flat-twin de 750 cm3. En 1957 la firme fabriqua un modèle économique, décapotable, 4 places, 175 cm3, avec équipement électrique (essuie-glaces et indicateur de direction compris) qui atteignait 60 km/h et consommait 4 l aux 100 km.
Avec la réforme du permis de conduire de 1955, appliqué en 1957, créant le permis A1, et l'obligation d'un permis au-delà de 49cc, Mochet préféra abandonner la construction de ses voitures sans permis.
Sur ce, après cette bien belle histoire à conter le soir à vos enfants en manque de sommeil, je vais vérifier le calendrier des vides- greniers, au cas où d’autres brunes solderaient les richesses de l’histoire des VSP (prétexte quelque peu hasardeux, mais néanmoins hautement culturel
).
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