Garantie constructeur automobile : les conseils pour la prise en charge de votre voiture.
Après l’achat d’une voiture neuve, de nombreux automobilistes ressortent confiants de leur concession, rassurés par les promesses des constructeurs.
Seulement en matière de garantie, les promesses ne sont pas toujours tenues.
On vous vend de la garantie comme une assurance tous risques, toutefois, toutes ne se valent pas.
La plupart des marques proposent un contrat de deux ans, kilométrage illimité, quand d’autres ( les Asiatiques, notamment ) en offrent trois, avec kilométrage limité à 100 000 kms, ou illimité pour Hyundai et Kia.
Mais attention : pour en bénéficier, vous êtes tenu de revenir à l’atelier tous les ans ou tous les 200 000 kms, voire même 15 000 kms, pour une visite payante !
Autrement dit, on vous reprend d’une main ce que l’on vous a offert de l’autre.
Par ailleurs, le maillage territorial du réseau se révèle déterminant pour pouvoir bénéficier pleinement de cette couverture, et obtenir un rendez-vous dans des délais raisonnables.
En outre, tous les constructeurs ne peuvent ou ne veulent déployer les mêmes moyens financiers, techniques et humains.
Résultat, les délais de livraison de pièces détachées, le parc de véhicules de courtoisie ou la politique de prise en charge des avaries survenues hors garantie diffèrent beaucoup d’une marque à l’autre.
Lorsqu’un atelier effectue une réparation sous garantie, il est souvent soumis à des procédures administratives assez lourdes, les tarifs de main-d’œuvre qui lui sont remboursés frôlent parfois la misère ( Renault, Peugeot … ), et la marge sur les pièces est fréquemment dérisoire ( Citroën ).
Et lorsque ces conditions financières font l’objet de luttes, voire de conflits ouverts entre un réseau et une marque, ce sont les clients qui en subissent immédiatement les conséquences.
Voici quelques conseils pour parer aux fuites de responsabilité des constructeurs.
Les constructeurs obligent le client à fréquenter le réseau de la marque, sous peine de ne plus pouvoir bénéficier de la couverture de la garantie. Cette obligation revêt plus un caractère commercial que technique : les vidanges et les révisions figurent parmi les opérations les plus lucratives pour les ateliers de marque.
Par ailleurs, côté technique, les constructeurs s’évertuent à considérer que toute intervention hors de leur réseau n’est pas effectuée selon leurs préconisations. Or, la Commission européenne s’est récemment prononcée à ce sujet, et a renversé la charge de la preuve : il incombe dorénavant aux constructeurs de prouver que telle vidange ou telle révision, opérée en dehors de leurs ateliers, ne l’a pas été selon les règles de l’art, idem en ce qui concerne l’obligation de monter des pièces dites d’origine.
Toutes les pièces introduites sur le marché sont supposées être conformes au cahier des charges des constructeurs. C’est dorénavant à eux d’apporter la preuve que tel ou tel lot ne le respecte pas.
Toutefois éviter d’entrer en conflit avec votre marque sur ce sujet, quand bien même vous seriez dans votre bon droit.
Prise en charge inexistante pour les pièces d’usure.
Il semble compréhensible d’avoir à remplacer, à ses frais, plusieurs pièces dites d’usure, c’est-à-dire possédant une durée de vie bien inférieure à celle du véhicule.
En revanche, de nombreux clients se trouvent complètement désarmés lorsque ces organes ( pneus, plaquettes, disques de frein, embrayage … ) avouent une durée de vie ridiculement basse.
L’avarie survenue en garantie imputé au client.
Tous les constructeurs usent de ce stratagème : on essaie de rendre le client responsable de la défaillance pour éviter toute prise en charge.
Opérations effectuées sous garantie.
Les pièces remplacées gratuitement au titre de la garantie restent la propriété du constructeur.
Par ailleurs, au-delà des opérations prévues dans le carnet d’entretien, la plupart des clients encore sous garantie repartent de l’atelier sans aucun document mentionnant la description exacte de l’intervention pratiquée sous garantie, qu’il s’agisse d’une défaillance ou d’une action de rappel.
Prétexte utilisé par la marque et son réseau : pas de paiement, pas de pièce restituée, pas de facture, donc pas de trace !
Ce prétexte est fallacieux pour deux raisons.
D’une part, la couverture garantie est un service dont le tarif est compris dans le prix du véhicule.
D’autre part, le propriétaire d’une voiture détient un droit légitime à garder une trace écrite de toute intervention effectuée sur son véhicule car, en cas de revente à un particulier, le propriétaire précédent sera reconnu comme l’unique responsable d’une éventuelle avarie.
Pour toutes ces raisons :
> Rester fidèle au réseau de la marque durant la garantie.
> Faites entretenir votre véhicule dans une structure à l’accueil plus personnalisé ( agent, réparateur agréé ).
> Pour une vidange ou une révision prévue, vérifier que le carnet d’entretien est dûment rempli et tamponné.
> A l’entrée de votre voiture en atelier pour une défaillance anormale et exigeant une intervention, demandez systématiquement un ordre de réparation. Vérifiez que celui-ci mentionne bien le défaut constaté.
> A la sortie d’atelier, réclamez systématiquement un relevé d’intervention, précisant la solution technique apportée au défaut constaté.
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" Il y a beaucoup moins de gens qui abîment leur voiture que de gens que leur voiture abîme. " Gilbert Cesbron.