[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Selon la marque Goodyear, les pneus hiver permettent à une voiture lancée à 80 km/h sur la neige de s'arrêter en 70 m contre 112 m avec des pneus standards.
Le député Pierre Morel-A-L'Huissier (UMP) le préconise, plaidant pour qu'il soit subventionné.
Quatre cartes postales. Telle est la surface de l'empreinte des pneus de votre voiture sur la route, ce qui n'est pas beaucoup. «Alors que les technologies de sécurité ont fait d'immenses progrès, le pneu, premier élément en contact avec la voirie, reste souvent négligé, en particulier durant les conditions hivernales», souligne le député UMP Pierre Morel-A-L'Huissier.
Fort de cette constatation, l'élu UMP de la Lozère vient de déposer deux propositions de loi, l'une visant à rendre le pneu hiver obligatoire lorsque «les conditions météorologiques l'exigent», l'autre incitant à subventionner son équipement (de 400 à 600 €) pour les foyers modestes. Cette aide pourrait être financée par les pouvoirs publics ou par une réduction de la prime d'assurances.
Le pneu hiver, appelé aussi thermogomme, contact, ou pneu neige, assure il est vrai un gain de sécurité considérable. Face à un pneu été, il ne perd pas ses qualités d'adhérence et ne devient pas dur quand la température descend en dessous de 7 °C. Il procure un effet «ventouse» sur le verglas. Selon la firme Goodyear, une voiture dotée de pneus hiver lancée à 80 km/h sur la neige s'arrête en 70 m contre 112 m avec des pneus standards.
Problème de stockage
L'Allemagne a rendu les pneus hiver obligatoires fin 2010, y compris pour les véhicules étrangers, «en cas de neige, neige fondue, verglas et givre», tout comme l'Autriche sur certaines routes et pour le passage de certains cols. Ils sont imposés dans le nord de l'Italie du 15 octobre au 15 avril.
Mais la justice pourrait précéder le législateur en tenant pour responsable l'automobiliste impliqué dans une collision si celle-ci avait pu être évitée par un équipement pneumatique hivernal. C'est du reste la position des tribunaux suisses, où les pneus hiver ne sont pas obligatoires. Son surcoût par rapport au pneu été (environ 20 %) peut être diminué en choisissant une enveloppe d'une taille inférieure, mais son stockage reste un obstacle. À moins de le conserver toute l'année, ce qui est possible en acceptant une petite diminution de performances du véhicule (sans dégradation de la sécurité), le remiser pose problème à la plupart des automobilistes, surtout s'ils ont investi dans quatre jantes supplémentaires. Certains centres automobiles proposent cependant un service de stockage pour 7 euros par pneu pour six mois.
«Les assureurs n'acceptent pas d'assurer un logement contre le vol s'il ne dispose pas d'un minimum de systèmes antieffraction. Pourquoi n'agiraient-ils pas de même avec le pneu hiver?», renchérit Pierre Morel-A-L'Huissier. On peut aussi espérer que les pouvoirs publics avertissent plus fermement les automobilistes avant que les conditions météorologiques ne se dégradent, et que ces derniers acceptent de ne pas prendre la route si leur voiture n'est pas correctement équipée pour rouler sur une chaussée enneigée ou verglacée.