Alors que les deux tricolores Aixam et Driveplanet se partagent le marché européen, la bonne tenue de l’activité en France compense le fort ralentissement du marché en Espagne et en Italie.
Le succès des petites voitures dans les grandes villes ne se dément pas. Smart, Mini, Citroën DS3 … plus quelques silhouettes inhabituelles: l’amateur serait bien surpris s’il savait qu’il a devant lui une voiture sans permis. Les fabricants de véhicules sans permis VSP ont, en effet, révolutionné le design de leurs produits ces dernières années.
Le but : coller aux attentes d’une clientèle qui a évolué. Désormais, les deux tiers des achats sont le fait d’actifs, quand la voiture sans permis s’était historiquement développée grâce aux retraités en zone rurale. Les premiers pas avaient été effectués en France à la fin des années 1970. Une législation européenne de 1997 avait ensuite permis d’étendre ce marché à l’ensemble du Vieux Continent.
Pour le plus grand bonheur des constructeurs français, qui, bénéficiant de leur expérience nationale, sont devenus les leaders en Europe. Aujourd’hui, les marques françaises y affichent plus de 95 % de parts de marché.
Et deux sociétés dominent très largement, captant chacune 40 % du marché: Aixam et Driveplanet, issue du rachat de Microcar par Ligier en 2008. Le segment du VSP reste toutefois une niche : sur le millésime record de 2008, 30.900 voitures sans permis ont été immatriculées en Europe … Espagne en chute libre.
Et si l’ouverture européenne avait tiré leur croissance, ces grands exportateurs ont pâti de la crise dans le sud de l’Europe.
En 2011, « Le marché espagnol s’est effondré, avec une chute de plus de 80 % en trois ans », selon Philippe Colançon, président d’Aixam. « L’Italie a résisté en 2010, mais le marché chute de 26 % sur l'année », d'après Régis Hucault, directeur commercial de Driveplanet.
La France a résisté, en revanche, avec un recul de moins de 4 % sur neuf mois. « La France bénéficie d’un parc important, d’environ 200.000 véhicules, qu’il faut remplacer. De plus, les réseaux de distribution y sont plus organisés qu’à l’international », justifie Régis Hucault.
Conséquence : le marché français est redevenu prépondérant. « En 2007, nous réalisions 60 % de notre chiffre d’affaires à l’export, précise Philippe Colançon. Dès le début de l’année, l’activité française est revenue à 54 % ».
Ce socle permet aux grands acteurs du secteur de résister sur le plan financier. « Nous attendons un recul de notre chiffre d’affaires de 8 à 10 % cette année mais comptons rester bénéficiaire », estime Régis Hucault. Les ventes devraient se situer entre 96 et 98 millions d’euros. Tonalité identique chez Aixam, où Philippe Colançon explique que « la structure de coût est la plus légère possible ».
Cette gestion au plus près n’empêche pas les deux entreprises de conserver leur outil de production en France.
Elles poursuivent également un plan de développement ambitieux.
Aixam avait lancé la GTO, aux lignes sportives et à l’ABS de série.
Driveplanet a pour sa part créé une nouvelle marque, Dué, qui se positionne sur le low-cost.
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" Il y a beaucoup moins de gens qui abîment leur voiture que de gens que leur voiture abîme. " Gilbert Cesbron.